Comment l’architecte est-il chaussé ?
Depuis la pandémie, le monde a remis ses compteurs à zéro. Les modes de vie, de travail et le recentrage sur l’essentiel sont revus. Les architectes ont remis tout à plat dans le secteur du tertiaire avec la normalisation du télétravail, du flex office, etc.
En découvrant les nouveaux projets des architectes, nous nous sommes demandé comment un architecte aménageait son environnement de travail. Nous avons rencontré Fabrice Knoll, fondateur de l’agence Didier & Fabrice Knoll, créée en 1986 et devenue Knoll Architectures à la fin 2018. Son savoir-faire est la restructuration ou l’extension d’hôtels, de résidences privées, de bureaux et de scénographies d’exposition. Tout récemment, elle a signé la rénovation des 151 chambres et de tout le bâtiment d’hôtel et de bureaux du Radisson Nice Aéroport.
Nda : Pouvez-vous nous décrire l’évolution constatée pour vos propres espaces de travail ?
Fabrice Knoll : Depuis le Covid, l’organisation des équipes études et chantier a été sensiblement modifiée. Autrefois, les agences étaient des ateliers où l’on allait travailler dans un même lieu que son employeur. Depuis 2020, de nouvelles solutions sont proposées pour mieux répondre aux changements d’organisation de nos clients. À savoir, l’architecte dirigeant a transformé l’agence d’architecture en un microcosme-macrocosme, qui s’est réduit en taille surfacique, pour s’agrandir dans l’espace-temps.
Les calls n’ont plus d’heure précise, les voyages se font du jour au lendemain, les plans et descriptifs sont à rendre de plus en plus dans l’urgence. Les équipes doivent être flexibles dans l’espace-temps, et l’agence d’architecture est devenue, non plus un lieu de travail, mais un lieu de rassemblement pour toute l’équipe, pour se retrouver socialement, y prendre l’apéritif, discuter de nos vies respectives afin de garder un lien social, distendu par la satellisation de nos collaborateurs.
Nda : Comment travaille-t-on chez / avec Fabrice Knoll ?
FK : Dans un souci d’échanges intellectuels internationaux, mais aussi de proximité de mes chantiers, j’ai choisi d’avoir des collaborateurs proches de mes projets répartis sur toute la France et l’Europe. Cette nouvelle donne permet une plus grande flexibilité de la vie de chacun, tout en répondant aux exigences de planning des projets. Cela suppose bien entendu des collaborateurs plus engagés, et plus responsables de leurs propres organisations temporelles.
Cette transformation de l’agence m’a permis de retrouver l’intimité de mon propre bureau, extension de moi-même et de ma vie à la fois personnelle et professionnelle. Là où, auparavant, on se devait d’avoir un environnement projetant une image de « professionnel de l’architecture » avec les fameux locaux dédiés (docuthèque, pièce à vivre, salles de drafting, salle de réunion), on peut maintenant « emporter sa vie avec soi au bureau ». Ce qui finalement est un juste retour des choses, puisque de plus en plus on emporte son travail chez soi.
Nda : Comment est donc votre bureau ?
FK : J’ai choisi d’organiser mon nouveau bureau autour de trois axes :
- Efficacité informatique et manuelle (documents informatiques, dessins à la main, et réalisation de maquettes). C’est la colonne vertébrale du travail, celle qui permet d’être à la fois créatif et en lien avec ses collaborateurs.
- Grenier aux merveilles : avec une intégration d’éléments historiques glanés au cours de ma vie ou de mes rencontres. Comme dans un atelier de peintre ou de sculpteur, ce sont des objets familiers ou inattendus, mais toujours porteurs de sens, et qui donnent une chaleur, une âme au bureau.
- Poétique du vagabondage intellectuel : qui se traduit à la fois par des fauteuils de méditation, une collection de cafetières et théières, des disques vinyles, des crayons de couleur, qui sont autant de soupapes à la pression.
Finalement, ce bureau est un chez-moi, car mon autre moi, celui qui représente les 37 ans d’expérience professionnelle qui rassurent et conduisent les clients, s’exprime lors des nombreuses réunions extérieures et des réunions de chantier, qui sont, elles, restés constantes et vitales pour la qualité et la rapidité d’exécution d’un projet.
Nous remercions Fabrice Knoll de nous avoir fait part de ses confidences et de nous dévoiler son proche environnement.
Depuis, son bien-être au travail et en famille, a été renforcé par l’arrivée de Praline ; son colley à poils courts, devenu la mascotte de Knoll Architectures, et qui aime prendre la pose photographique dans les réalisations de son agence d’architecture préférée.
Knoll Architecture
10 bis, rue Descombes
75017 Paris
Tél. : +33 (0)6 08 93 14 02
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