Architecture, l'esprit du lieu

Est-éthique du réemploi

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Par Lionel Blaisse, le 13 mai 2024.
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© Anne-Emmanuelle Thion

Depuis vingt-cinq ans, Thierry Grundman parcourt l’Inde et l’Asie du Sud-Est afin de sourcer ces objets du quotidien – façonnés par la main de l’homme il y a des décennies, voire des siècles – conjuguant chacun l’utile et le beau.

Acheté en 2004, le Domaine de Quincampoix héberge Atmosphère d’Ailleurs, sa société d’import-export d’antiquités du monde. Les beaux volumes rénovés de cet ancien relais de chasse XVIIe de la vallée de Chevreuse se prêtent à merveille pour restituer l’esprit Wabi-Sabi de cette collecte sans cesse renouvelée de pièces architecturales ou vernaculaires dont les « matières ont des rides de voyage, de nature, de lumière…

Cet article est paru dans le nda #55.
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    Atmosphère d’Ailleurs

    Domaine de Quincampoix

    Route de Roussigny

    91470 Les Molières

    Tél. : +33 (0)1 60 12 68 26

    www.atmospheredailleurs.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Je Vœux…

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    Alexandra Boussagol, le goût du détail

    Par Sipane Hoh, le 15 janvier 2024
    Avant de devenir architecture d’intérieur, Alexandra Boussagol a travaillé quinze ans dans la finance. Un beau jour, elle a décidé de s’inscrire à l’École Boulle pour suivre une formation pour adulte en reconversion, d’ouvrir ses carnets de croquis et de réaliser son rêve. Dès lors, la femme de l’art qui a fondé très rapidement son agence conçoit des intérieurs intemporels à la fois élégants et de bonne facture. L’une des qualités de l’architecte d’intérieur est la rigueur et en effet, elle suit les conceptions et les travaux avec méthode et organisation, de même qu’elle reste à l’écoute, apporte son aide au choix des meilleures compétences, optimise le budget et propose de multiples solutions jusqu’à la réception des travaux. Pour Alexandra Boussagol, chaque projet est unique, c’est pourquoi les réalisations de l’agence sont empreintes d’une grande sensibilité et d’un goût prononcé pour les détails. Jongler entre les matériaux sobres, les lignes épurées et les textures personnalisées est devenu le terrain de jeu de cette femme qui a trouvé sa vocation dans l’architecture intérieure. Aujourd’hui, établie dans le 16e arrondissement parisien, l’agence Alexandra Boussagol possède à son actif une multitude de réalisations dont le fil conducteur se résume à leur intemporalité. Un pied-à-terre à Paris Dans les murs d’un ancien hôtel particulier qui abritait une seule famille, découpé par la suite pour en faire plusieurs appartements, Alexandra Boussagol a transformé l’espace pour répondre aux exigences d’un propriétaire souhaitant avoir un pied-à-terre à Paris. L’appartement, destiné à deux personnes, devait avoir une grande chambre, deux autres chambres pour accueillir ponctuellement les enfants vivant ailleurs, mais aussi un bureau pour travailler sans oublier les grands murs pour y accueillir une collection d’œuvres d’art. L’accès de l’appartement se fait par des grands escaliers en chêne que l’architecte a structurés en utilisant de grandes suspensions aux formes et dimensions différentes, en verre soufflé couleur ambre. De même, elle a habillé les marches d’un tapis d’escalier sur fond ambre, qui, grâce à son graphisme noir, apporte un certain dynamisme et rythme la progression. La rambarde d’origine a été préservée pour garder la cohérence avec le reste des étages. Une fois à l’intérieur, le visiteur pénètre dans le salon, y découvre deux immenses ouvertures travaillées en bois gougé donnant l’une vers la cuisine et l’autre vers le bureau. Le regard se plaît à contempler les portes de 3 mètres de hauteur qui ont nécessité chacune une semaine de gougeage à la main. Le lieu est très caractéristique, la hauteur du plafond rend l’ensemble encore plus majestueux, le salon garde sa valeur d’antan tout en s’habillant de nouvelles matières. La salle à manger se caractérise par sa table originale avec un piétement en écorce de bois sculpté noir et son plateau liquide ivoire dont il se murmure que le secret de la matière est bien gardé par l’artiste belge Benoit Viaene. Dans tous les coins et recoins, Alexandra Boussagol a peaufiné chaque détail pour un résultat d’une grande subtilité. Dans la cuisine par exemple, elle a opté pour deux matières
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    Architecture un lieu

    Biome : un vaisseau amiral à Paris

    Par Nat Lecuppre, le 24 mai 2024
    Société Foncière Lyonnaise, la plus ancienne foncière française, leader de l’immobilier tertiaire parisien, est à l’origine du projet architectural d’envergure de l’immeuble de bureaux Biome. Pour cette réalisation de réhabilitation et d’extension, elle a fait appel à l’agence Jouin Manku et à l’agence YMA. L’architecte canadien Sanjit Manku, le designer Patrick Jouin et l’architecte Yrieix Martineau signent cet immeuble qui répond à toutes les attentes du monde du travail d’aujourd’hui. Le site est adapté aux nouveaux modes de travail. Tel un hub, il favorise les interactions sociales, l’intelligence collective et la proximité avec l’environnement avoisinant. Le site est au cœur du 15e arrondissement, dans un quartier animé et mixte (logements, commerces, services). Il est situé au 112-114, avenue Émile-Zola. Histoire d’un patrimoine. À l’origine, Biome est un immeuble des années 1960, des architectes Pottier et Lopez. Ancienne usine à la structure béton et métal reposant sur des poteaux-poutres, le site devient en 1966 le premier centre de congrès de Paris. Puis il accueille le siège de SMA (mutuelle des ouvriers du bâtiment). En 2017, SFL rachète le site et a pour ambition de le rénover, de créer plus de 24 000 m2 tout en conservant 80 % des planchers initiaux. Une architecture singulière. Le vaisseau amiral devient vite un repère dans la ville avec son extension sous forme de proue. L’exosquelette en béton incliné sur huit niveaux est une véritable prouesse architecturale. Beaucoup d’innovations techniques ont permis cette architecture. Le nouveau pavillon est relié à l’existant par cinq passerelles. Il semble se détacher tout en étant en parfaite continuité du site. Un poumon vert. Un parc de 1 300 m2 distribue l’ensemble du site. Il relie le hall d’accueil, le club, les bureaux, les niveaux inférieurs avec sa pente végétalisée. Il est l’œuvre du paysagiste Thierry Lavergne. Le parc se marie avec les jardins avoisinants et profite à tout l’écosystème du quartier. La nature est au cœur du concept architectural. À chaque étage, on trouve des terrasses plantées. L’objectif était de procurer un poumon vert au site. Les collaborateurs travaillent dans la nature. Mot d’ordre : rassembler. Une place centrale est créée. Elle anime les lieux tout au long de la journée. Elle dispose d’un restaurant, un club, un espace de coworking, un auditorium, une salle de fitness, entre autres. Un lieu post-covid. Le projet prend en compte tous les changements suite à la pandémie. Les espaces de travail sont adaptés aux nouveaux modes et attentes dans le monde du travail. Ils sont fluides et modulables. Tout favorise la créativité et les échanges. Les bureaux sont mis en premier jour (à 93 %) et bénéficient de terrasses végétalisées. Des rooftops prolongent ces espaces. Les surfaces extérieures sont des prolongements naturels des espaces de travail. Ils sont équipés en wifi, en connectique et en mobilier pour y travailler. Les R+9 et R+10, ouverts en duplex avec mezzanine, offrent une vue panoramique sur Paris et la Tour Eiffel L’architecture contemporaine de l’immeuble lui confère une note avant-gardiste. Tout en transparence, on voit à travers le bâtiment jusqu’au jardin central. Le bâtiment s’intègre dans le paysage environnant du 15e arrondissement. Un renouvellement urbain. Avec ce projet, un écosystème vivant tel un biome est
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    Architecture un lieu

    Quand un laboratoire devient synonyme de « bien-être »

    Par Nat Lecuppre, le 22 mai 2024
    Aujourd’hui, les espaces médicaux et les laboratoires de santé sont, en termes d’ambiance et de process réceptif, perçus comme anxiogènes : accueil peu agréable, manque de confidentialité, salles d’attente déprimantes au mobilier désuet ou agencées au strict minimum. La première impression est loin de l’objectif premier de ces lieux et surtout des attentes de la patientèle. Les adresses médicales sont censées rassurer, être une première approche de la guérison… Le confort et la proximité sont les premiers attendus. Au lieu de cela, on devient souvent un numéro sur une liste d’attente dans un environnement peu rassurant. Le côté impersonnel accentuant le stress. Les doctoresses Alice Dufougeray et Anne-Sophie Daubié (pharmaciennes spécialisées dans le diagnostic et le traitement des infections bactériennes) ont mené à bien la création de Bioseine, laboratoire de biologie indépendant. Pour elles, il était impératif de changer ces codes avec une préoccupation : l’accueil des patients. Fort de ce constat, elles ont fait appel à l’agence de Gérard Gaillard, tertia-sd, pour pallier le mode réceptif existant et créer un lieu où l’on se sent bien, un labo nouvelle génération porteur des valeurs de Bioseine. tertia-sd stratégie & design d’espace s’adresse aux enseignes organisées en réseau et mène pour chaque projet une réflexion stratégique approfondie. Elle travaille en totale collaboration avec ses clients et leur insuffle au travers du design de la créativité pour obtenir au final une réalisation singulière. La vocation de tertia-sd est de créer toujours un environnement professionnel performant, accueillant et intuitif pour ses clients. La valeur d’usage est sa préoccupation première. tertia-sd s’adresse en priorité aux enseignes en repositionnement ou confrontées à une évolution de leur environnement. Bioseine est un laboratoire qui répond à toutes les attentes du patient voire plus. Il réinvente tout le parcours patient et lui offre une expérience unique au sein du labo. Le claim Bioseine annonce bien l’ambition, « le labo réinventé ». Le parcours, le concept d’espace et le fonctionnement, tout est repensé et orienté vers l’humain (patient et collaborateur), avec un impact écologique limité (du labo zéro papier à la livraison des prélèvements à vélo). Un parcours revisité. Mehdi Benkhira, directeur de création de l’agence tertia-sd, est un designer d’environnements de marques, avec une véritable expertise dans l’architecture commerciale. Avec talent, il a imaginé le concept de Bioseine. Le pré-accueil, l’enregistrement du dossier administratif, se fait en ligne avec un concept « clique & pique ». Ainsi, toutes les données pathologiques et examens souhaités sont préalablement enregistrés avant le rendez-vous physique au laboratoire. Avec deux avantages majeurs la confidentialité et l’intervention-vérification d’un biologiste avant le prélèvement. Dès l’entrée du laboratoire, on vient à votre rencontre et on vous oriente dans les lieux. Vous êtes attendu et accueilli. Avoir une personne aux petits soins dès l’entrée rassure, met en confiance et réduit fortement l’appréhension de l’examen. Le comptoir d’accueil / enregistrement n’existe plus. Le patient est directement invité à patienter dans un des espaces dédiés. Si le pré-accueil n’a pas été fait en ligne, une collaboratrice ou collaborateur du labo instruit le dossier avec le patient, des tablettes sont prévues à cet effet dans le premier espace d’attente. Le temps d’attente est

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