Architecture un lieu

La Grande Arche de Franklin Azzi

Par Nat Lecuppre, le 1 mars 2024.
Image
©Fresque Jean Dewasne. Photo : ©Schnepp-Renou

Inaugurée en 1989, l’Arche de la Défense est devenue au fil des années désuète, inadaptée au monde du travail d’aujourd’hui. Pour Weinberg Capital Partners, il s’agissait de faire de ce mythique bâtiment un immeuble de bureaux contemporain.

Franklin Azzi Architecture

Pour cela, WCP a fait appel à Franklin Azzi Architecture, agence reconnue pour son approche transversale interdisciplinaire. Les architectes conjuguent avec un véritable savoir-faire architecture, architecture d’intérieur, design et art contemporain. Ils ont un positionnement très marqué dans le réemploi avec une capacité de création et d’innovation. L’agence détient son propre laboratoire de recherche et d’innovation afin de pouvoir trouver de nouvelles solutions et procédés. Dans tout projet, l’humain est placé dans l’environnement. Les contextes, méthodes de fabrication et matériaux sont étudiés en amont. L’évolution des usages est intégrée dès la conception.

Le concept architectural

Avant toute chose, le fonctionnement du site devait être repensé. Ce bâtiment considéré comme un monument contemporain devait retrouver toutes ses lettres de noblesse. Il s’agissait de conjuguer le passé et l’histoire de la Grande Arche avec le XXIe siècle. Le projet de Franklin Azzi révèle l’architecture originelle et anticipe ses différentes évolutions possibles ainsi que les enjeux environnementaux.

Configuration du site

L’édifice est un cube vide et emblématique du XXe siècle. Ses 110 mètres sont valorisés par le marbre de Carrare blanc qui le recouvre. Pour rendre plus lisible et attractif le site, les espaces existants sont repensés avec en plus de nouveaux usages. Franklin Azzi a eu en charge la rénovation du socle de cet IGH, le R+3 et les accès au rez-de-chaussée. Parmi les nombreux défis à relever dans cette réalisation, il fallut agir en site occupé.

Révèler le squelette de l’Arche

Le travail sur le socle a été de le rendre actif et de l’ouvrir sur la Défense. Afin de le dynamiser et d’en faire une destination à part entière, des programmes et des services sont imaginés. Tout d’abord, l’architecte a souhaité libérer les couches additionnelles qui se sont rajoutées au fil des années. Ainsi, on peut retrouver une lisibilité du squelette en béton de l’œuvre architecturale. La trame initiale est reprise et des espaces réversibles sont dessinés. Les contraintes techniques et le confort d’usage ainsi que l’histoire des lieux sont pris en compte.

Vivre et habiter

Afin de donner une dimension humaine au bâtiment (paroi Nord), des kiosques sont implantés. Du mobilier créé sur mesure par les architectes prend place dans différents espaces qui deviennent ainsi des lieux de vie flexibles. Le confort des utilisateurs est le fil conducteur du projet. Des espaces existants sont requalifiés.

Les problématiques des lieux étaient le manque d’ouverture, de lumière et de transparence. Les architectes ont ouvert la perspective et créé des situations traversantes. Ainsi le bâtiment devient compréhensif.

Pour plus de lisibilité, les flux ont été analysés, hiérarchisés et clarifiés. Ils sont rendus plus intuitifs pour les utilisateurs. Une attention particulière est portée à la signalétique. Elle est réalisée par Yorgo Tloupas.

Visite des lieux

L’entrée principale s’effectue sur le parvis de la Grande Arche en haut des escaliers, au R+3. Les faux-plafonds et les cloisonnements sont supprimés. Le nouveau hall d’accueil est lumineux et clair. La technique est masquée par l’inox mis en place. Celui-ci est le matériau principal du projet de Franklin Azzi. La gigantesque fresque de Jean Dewasne de 1989 retrouve toute sa splendeur. Les lobbies deviennent des espaces de vie. Les kiosques et les services proposés invitent les utilisateurs à s’installer et à travailler de façon informelle. Le restaurant et l’auditorium sont implantés dans les extrémités du bâtiment dans les espaces trapézoïdaux. Ils servent d’interface avec le monde extérieur car ils sont accessibles à tous. Le matériau des espaces est le bois. Il confère aux lieux une ambiance chaleureuse voire cosy.

Au rez-de-chaussée, on découvre la façade opaque avec ses sas d’entrée et ses services.

Le mobilier

La source d’inspiration pour la conception du mobilier est la trame initiale du bâtiment. À savoir : carrée et modulaire. Volontairement, les meubles sont bas afin de préserver la perception de l’architecture des lieux. Le cuir est privilégié pour procurer une ambiance plus résidentielle. Les banques d’accueil sont imaginées dans le même moule. Leur dosseret et le plateau en cuir contrastent avec les façades en inox. Pour les assemblages et une finition parfaite, Franklin Azzi a fait appel à des artisans français et à leur savoir-faire.

Avec ce projet d’exception, Franklin Azzi a su relever tous les défis architecturaux. Il a redoré le blason de la Grande Arche. Chapeau bas !

Galerie d'images (7)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    Grande Arche de la Défense

    Paroi Nord

    1, parvis de la Défense

    92800 Puteaux

    Weinberg Capital Partners

    1, rue Euler

    75008 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 53 55 00

    www.weinbergcapital.com

    Franklin Azzi Architecture

    13, rue d’Uzès

    75002 Paris

    Tél. : +33 (0)1 40 26 68 21

    www.franklinazzi.fr

    Yorgo & Co

    44 bis, rue Lucien-Sampaix

    75010 Paris,

    Tél. : +33(0)1 40 38 81 85

    www.yorgo.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
    Image

    Décor à tout prix !

    Commander

    À découvrir
    Auberge Frankenbourg, par ParisBrooklyn
    Talents

    Le dynamisme et les couleurs de ParisBrooklyn

    Par Sipane Hoh, le 8 avril 2024
    Qui se cache derrière ce nom d’agence qui fait rêver ? La jeune et talentueuse Lucie Delamalmaison, qui, depuis ses années d’études, a parcouru la France, suivi plusieurs stages en agence d’architecture en Belgique, entamé un voyage à New York pour mieux s’inspirer et qui, aujourd’hui, dirige avec une grande adresse son agence de design et d’architecture intérieure établie à Strasbourg et à Paris. « Lorsque j’ai créé ParisBrooklyn en 2017, j’avais envie de raconter des histoires au travers de l’espace, de mettre en valeur le savoir-faire au travers de l’objet, de valoriser l’expérience singulière par rapport à la nécessité. Il me tenait à cœur que l’asymétrie trouve sa place, que les imperfections témoignent d’une histoire, que le contraste des matériaux valorise l’existant et amène à porter un nouveau regard sur le lieu. Cette agence, je l’ai imaginée à taille humaine, avec l’ambition d’être toujours au plus proche du client et de ses attentes » Déclare Lucie Delamalmaison avec entrain. En effet, elle a créé sa structure avec la volonté d’avoir une approche plus personnelle du design et avec l’envie de pouvoir gérer les projets dès la toute première discussion jusqu’aux derniers détails d’un chantier en passant par les diverses étapes intermédiaires. L’objectif ? Qu’il s’agisse d’une boutique, d’un hôtel ou d’un restaurant, chercher l’excellence. Malgré son jeune âge, Lucie Delamalmaison a créé plusieurs objets, elle est intervenue sur un grand nombre de projets variés comme des cafés, des boutiques, elle a même entamé une réflexion sur la chambre « idéale » d’un hôtel, car, oui, la femme de l’art a de l’énergie à revendre et essaye de tout mettre en œuvre pour satisfaire ses clients. Et finalement, quand nous lui demandons pourquoi avoir choisi le nom ParisBrooklyn pour son agence, la réponse est simple et sans gêne : « C’est un mélange de la ville qui m’a vue grandir (Paris) et de mon objectif à long terme (Brooklyn donc !) C’est beaucoup de souvenirs, et le témoin des mois incroyables passés à New York ! C’est aussi un nom assez évocateur pour moi parce que j’aime particulièrement travailler sur le Contraste. » Auberge Frankenbourg Après la rénovation se concentrant sur l’espace dédié à l’accueil, au bar et à la salle de petit déjeuner de l’auberge Frankenbourg à La Vancelle, établissement qui possède une belle histoire, acheté par M. et Mme Buecher en 1985 dont les deux fils, Sébastien et Guillaume, opèrent aujourd’hui en salle et en cuisine, Lucie Delamalmaison a remanié avec une grande grâce la salle de restaurant ainsi que la bibliothèque. C’est un travail guidé par le sur mesure du début jusqu’à la fin, car, selon la designer, le projet a été l’occasion de continuer l’histoire du lieu tout en préservant les souvenirs. Ainsi, à travers une recherche dans les archives de l’établissement mais aussi plusieurs clins d’œil au passé, chaque élément a été créé avec une grande précaution, citons par exemple le comptoir carrelé avec sa structure métallique et ses paravents, les consoles ondulées, tout comme les miroirs aux formes organiques, les étagères de la
    Image
    Architecture un lieu

    Maison Martin Morel, un précieux atout

    Par Nat Lecuppre, le 7 février 2024
    Lors d’un projet, il est indispensable de s’entourer de bons partenaires aux savoir-faire et expertise complémentaires aux vôtres. Maison Martin Morel peut être l’un d’entre eux. La maison textile, créée en 1896 à Lyon, édite aujourd’hui des collections de papiers peints avec des motifs issus de ses archives familiales. Elles garantissent des modèles uniques et historiques. La maison dirigée par Emmanuel Foyatier, sixième génération, propose des créations sur mesure. Son studio accompagne et crée des décors pour les architectes et les décorateurs. Emmanuel Foyatier est un créateur d’ambiance. Il peut composer avec un détail, un motif ou une association de plusieurs dessins. Selon votre demande, il rend votre projet singulier avec différentes textures de papiers (vinyle, lessivable…), qualités de tissus (lin, coton, velours…) et supports (coussins, tapis, moquettes…). Maison Martin Morel figure dans beaucoup de concepts hôteliers et retail haut de gamme. On retrouve sa griffe dans le showroom des Manufactures Emblem, rue de Grenelle à Paris (VIIe). La maison a su se conjuguer avec les créations des Manufactures Emblem et les valoriser. L’ambiance Art déco créée est signée de la scénographe Anne Pericchi-Draeger. Emmanuel Foyatier a utilisé deux motifs antagonistes qui soulignent l’esprit Art déco. Un motif des années 30 au format XXL retravaillé avec des coloris se marie avec harmonie aux objets et mobilier. Dans la salle du banquet, une fresque Olympe d’inspiration Cocteau est agrandie et reproduite sur un tissu en velours de coton. L’ambiance est unique et chaleureuse. Parfois, il faut savoir s’entourer de talents d’exception est précieux, comme ceux de Maison Martin Morel, pour imaginer des lieux à l’identité forte et unique !
    Image
    Archi Culture

    À Bordeaux, une prouesse architecturale sur les flots

    Par Sipane Hoh, le 12 janvier 2024
    Des bureaux dans une barque ? Du jamais vu en France. Il s’agit, malgré tout, d’une idée brillante qui non seulement s’est concrétisée avec habileté grâce aux architectes de l’agence 2PM A (Paul Rolland et Matthieu Bergeret), mais qui attire les convoitises. À Bordeaux, dans le quartier des Bassins à flots, tous les usagers de l’entreprise Carmo Wood embarquent dans le même bateau. L’idée est née quand Jorge Carmo et James Vitrac, de l’entreprise portugaise Carmo Wood ont souhaité la construction de leur siège social sur la Garonne. Des bureaux sur l’eau ? Le concept n’est pas courant bien qu’il doive être séduisant pour les employés, qui passent une grande partie de leurs journées enfermés entre quatre murs. Paul Rolland, l’un des architectes de l’agence 2PM A, se remémore qu’étant enfant, son grand-père lui racontait qu’il existait jadis une piscine flottante à Bordeaux. Ces dernières années, régénérer les friches étant devenu courant, pourquoi pas des projets sur les fleuves ? C’est ainsi qu’à la suite du concours lancé en 2014 et remporté par l’agence 2PM A, l’idée qui a paru fantaisiste pour certains allait se concrétiser. Néanmoins, avant d’engendrer le projet, il fallait tout d’abord discuter avec l’architecte urbaniste Nicolas Michelin, fondateur de l’agence ANMA Architectes Urbanistes et missionné par la ville pour la coordination du quartier des Bassins à flots et l’Atelier des Bassins dont les membres permanents sont la Métropole, la Ville, l’ANMA et le Port de Bordeaux. Des débats longs et intéressants qui ont abouti à la réalisation d’une véritable barge surmontée d’une superstructure destinée à accueillir le siège social de l’entreprise Carmo Wood. Ceci est un bateau Dans leur conception de la superstructure, l’agence 2PM A a utilisé toute la nomenclature maritime correspondante. Ainsi, tandis que l’accès se fait par le pont inférieur, la cale comprend l’espace coworking et le niveau principal abrite les bureaux du siège social, plus haut. Quant à la vigie, elle rappelle le poste de pilotage d’une péniche et abrite l’espace de réception. « Il s’agit bel et bien d’un bateau et non d’un bâtiment flottant, une première en France » souligne Paul Rolland. La société Carmo Wood, qui est également le maître d’ouvrage, travaille historiquement dans la confection de piquets de vigne dans la région de Porto. Dans le but d’étendre son activité à la construction bois et d’en créer son bureau d’étude structure, elle a choisi la ville de Bordeaux et pour son siège social un emplacement proche de la Cité du Vin. Le quartier des Bassins à flot constitue donc la meilleure localisation pour l’entreprise. « C’était un très beau projet, les architectes nous avaient montré les plans, les schémas et une magnifique maquette » se remémore Custodio Ximenes, directeur de Carmo Wood France. La réalisation s’est déroulée dans une ambiance de confiance totale entre les architectes et les ingénieurs maritimes, tout d’abord pour engendrer la barge puis pour y greffer le volume architectural entièrement en bois. L’ensemble terminé allait donc accueillir les nouveaux arrivants. « Nous avions terminé à 95 % du projet », racontent les architectes. Sauf que

    Laisser un commentaire

    12 + 20 =