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LAN Architecture à Rennes, la création d’un symbole

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Par Sipane Hoh, le 3 juillet 2024.
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© Schnepp Renou

LAN Architecture (Local Architecture Network) possède un panel large de réalisations qui ne se ressemblent pas mais dont chacune d’elles explore une pensée à part entière. À Rennes, Benoît Jallon et Umberto Napolitano ont engendré un projet où la forme dépasse allègrement la fonction.

À Rennes, au sein d’un territoire en mutation, dans la ZAC Baud-Chardonnet, situé le long de l’axe François-Château, un projet signé LAN Architecture fait sensation. L’ensemble, qui se caractérise par son minimalisme formel, constitue la première pièce d’une fraction de ville et endosse le rôle de parangon pour la série d’édifices qui vont le suivre. « Le projet devait se positionner dans un territoire en développement et assurer une transition avec le quartier en devenir », souligne Umberto Napolitano, l’un des deux fondateurs de LAN Architecture. Que ce soit par sa taille ou par sa forme, cette réalisation remarquable souffle le renouveau et impacte désormais la vie future du quartier. Pourtant, rien n’a été facile. Le projet est complexe, il se compose de deux programmes qui cœxistent au sein d’une même enveloppe où chaque groupement est connecté par un noyau de circulation vertical interne avec ses propres commodités. Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), à caractère administratif, côtoie le Centre d’incendie et de secours (CIS) dans un ensemble en forme de T qui a permis d’optimiser les circulations des usagers au sein du bâtiment et d’optimiser leurs temps de trajet. Pour satisfaire le fonctionnement du programme, les architectes ont opté pour une façade commune à tous les espaces qui constituerait, selon eux, l’alternative la plus efficace. Ce n’est pas la première fois que LAN Architecture explore les champs du possible et érige une façade abstraite, bien au contraire, il s’agit pour les architectes d’une constante qui constitue l’une des griffes de l’agence, celle où la configuration d’un projet se cache derrière un monolithisme assumé. « Comprendre l’espace pour réinventer l’espace » étant l’un des principes de LAN Architecture, à Rennes, les architectes ont réinventé un modèle qui s’apparente à une façade non définie derrière laquelle cohabite un monde alambiqué.

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    LAN Architecture

    47, rue Popincourt

    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 43 70 00 60

    www.lan-paris.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Architecture un lieu

    Extime, une nouvelle offre d’hospitalité aéroportuaire

    Par Nat Lecuppre, le 16 octobre 2023
    Tel le phénix, le Groupe ADP renaît de ses cendres avec sa nouvelle marque et offre appelée Extime, une expérience qui cible l’excellence. Elle va transformer le temps d’attente en moment qualitatif de plaisir, de confort et de vie. Le temps de l’excellence Extime a pour objectif l’excellence dans le service, le design et l’offre commerciale à l’aéroport, pour les voyageurs après le passage des contrôles. Une offre commerciale et de restauration prestigieuse s’adapte à chaque terminal. Une offre salons est proposée selon le type de passagers et d’aéroports. Le design des salles d’embarquement se réinvente selon les usages et les standards de confort. Une marque retail et d’hospitalité Les passagers redeviennent des hôtes que l’on soigne et comble de petites attentions. Extime fait partie du programme stratégique 2025 Pioneers du Groupe ADP. Cette nouvelle marque inaugure un modèle qui assure une qualité d’hospitalité, de durabilité et de performance. Le terminal 1 à Paris-Charles de Gaulle est le premier lieu inauguré en tant que Boutique Terminal. La source d’inspiration de cet espace est le boutique hôtel. Les zones réservées vont devenir des Boutiques Terminaux avec l’excellence d’une multitude de services et d’hospitalité. Ces Boutiques Terminaux s’associeront avec des partenaires prestigieux du luxe. L’offre de restauration est placée sous l’égide de chefs de renom. En plus du confort et du bien-être des passagers, Extime a aussi pour ambition d’augmenter le chiffre d’affaires par passager. Les lieux sont repensés design, à taille humaine et même hybrides avec un mobilier permettant différentes postures (allongées, droites…). L’offre commerciale est aussi culturelle et servicielle. Le concept retail se développe autour de trois axes : Extime Duty Free Paris, Extime Lounge et Extime JC Decaux. Le premier étend son offre autour des grandes catégories du Duty Free (la parfumerie, le tabac, les vins et spiritueux, la gastronomie et la confiserie). Le second offre des salons haut de gamme et multicompagnies. Les premiers salons Extime Lounge sont au Terminal 1 et Terminal 2BD de Paris CDG. Quant à l’offre publicitaire Extime JC Decaux, selon la validation des Autorités de la Concurrence, elle sera gérée par Extime Media. Au cœur du Duty free, 1 300 m2 dédiés à la beauté permettent aux plus prestigieuses maisons de signer leurs enseignes et leurs intérieurs (Louis Vuitton, Dior, Chanel, Bulgari, Hermès, Cartier, Gucci, Rolex, Lacoste, Longchamps, etc.). Une des plus belles vitrines françaises Extime Duty Free met en avant le savoir-faire et l’Art de Vivre à la française. Suivant un concept de Halle Parisienne, on y trouve les produits gastronomiques de maisons comme Pierre Hermé, Caviar House, la Maison du Chocolat… Un espace, appelé Comptoir, permet de déguster une planche de fromages, de charcuterie ou de produits de la mer. On peut même y prendre une coupe de la maison Ruinart. Les grandes maisons de spiritueux proposent leurs éditions rares et limitées et la cave à vins des crus exceptionnels. Le digital est pris en compte dans ce renouveau avec une market place : Extime.com ainsi qu’un programme de fidélité (Extime Rewards) pour récompenser
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    Architecture remarquable

    La Tour d’Argent regarde vers le futur

    Par Sipane Hoh, le 11 décembre 2024
    Bien plus qu’un bâtiment emblématique, il s’agit d’une institution qui a participé au rayon­nement du raffinement et de la gastronomie française dans le monde. Métamorphoser l’intérieur d’un tel totem sans changer l’âme des lieux est une gageure relevée avec brio par l’architecte Franklin Azzi, qui a été épaulé par de talentueux artisans. Une nouvelle époque s’ouvre à La Tour d’Argent. La dernière transformation date de 1936. Depuis sa fondation en 1586, l’établissement n’avait pas connu pareil chamboulement. Et pourtant, après un peu plus d’un an de travaux, La Tour d’Argent arbore avec fierté ses beaux atours, qui croisent avec une grande délicatesse tradition et création. Néanmoins, l’élégance reste le maître mot d’une architecture qui a traversé les années et qui s’apprête aujourd’hui à écrire une nouvelle histoire tout en perpétuant un savoir-faire recherché dont elle est la légataire. Pour cette transformation titanesque, il fallait un bâtisseur rompu à ce genre d’exercice, le choix de Franklin Azzi n’était pas anodin, il s’agit d’un architecte reconnu pour ses réhabilitations de différentes typologies réalisées en France et à l’international. Mais ce n’était pas tout, pour accomplir cette tâche complexe qui consistait à repenser l’intérieur, transformer les divers espaces et remettre l’entièreté du bâtiment aux normes actuelles, il a fallu mobiliser dix-sept entreprises et des centaines d’artisans issus de plusieurs corps de métiers. Soulignons que les entreprises françaises ont été sollicitées en priorité. L’ampleur du chantier et la diversité des interventions nécessaires ont représenté un défi de taille, relevé grâce à la coordination efficace des équipes, leur engagement constant et la vision globale de Franklin Azzi. L’architecte a travaillé en étroite collaboration avec André Terrail, directeur de la Tour d’Argent, et ses équipes pour saisir l’ADN de l’établissement et préserver son essence tout en lui insufflant une écriture contemporaine. Le résultat est un subtil dialogue entre le passé et le présent, l’univers traditionnel et le monde actuel, les spécificités et empreintes qui ont fait la renommée de l’établissement et les petites touches actuelles marqueurs d’avenir. Au 15, quai de la Tournelle, le visiteur entame à chaque étage un voyage à part entière. Commençons par le vestibule et son lustre majestueux qui interpelle avec ses lignes contemporaines faisant un joli clin d’œil à la tradition. Il s’agit d’un objet imaginé entièrement par Franklin Azzi, crocheté à six anneaux d’acier chromé et composé de 277 pampilles de verre éclairées au néon, un ensemble entre style Art déco et esprit industriel dont les fils électriques ­apparents garantissent un formidable panachage de genres. Les murs de cette entrée remarquable sont ornés d’un tableau en marqueterie de paille signé de la peintre et sculptrice Pauline Guerrier faisant écho à l’ambiance boisée du Bar des Maillets d’Argent. C’est dans celui-ci que le visiteur peut déguster les plus prestigieuses bouteilles de la cave. C’est un espace raffiné dont les boiseries en chêne et les fauteuils verts ainsi que le comptoir long fabriqué sur mesure rappellent les bars anglais. Il s’agit d’un clin d’œil à Claude Terrail, père de l’actuel propriétaire, André Terrail, passionné de polo qui fut l’heureux vainqueur avec son équipe de quatre Opens de Paris. Quant
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Siena Paris : un avant-goût de Toscane

    Par Sipane Hoh, le 23 août 2024
    C’est le nouveau restaurant parisien qui attire la foule. Siena Paris, un lieu majestueux aménagé et décoré par Sophie Lacroix, la fondatrice de Bureau Lacroix. Deux étages, une enfilade de petits, moyens et grands espaces, le tout conçu avec finesse pour un résultat empreint d’une grande sensibilité. Des couleurs chaudes, des teintes terre de Sienne, des fresques inspirées des palais de la Renaissance, des alcôves, mais aussi du velours sur les bancs, du mobilier jusqu’aux petits détails, tout nous rappelle la Toscane. Siena porte bien son nom, un restaurant où le visiteur déguste des plats italiens et, grâce au décor, entame un voyage immobile, direction l’Italie. Le restaurant, possède une superficie de 900 m², il se trouve dans le Ier arrondissement parisien, au 35, place du Marché Saint-Honoré, un emplacement stratégique où la clientèle touristique se mêle aux initiés. Sophie Lacroix, encore étudiante de Penninghen, qui a été distinguée en 2017 à la Paris Design Week « Nouveau talent du design », devenue depuis une talentueuse architecte d’intérieur, a engendré au sein de Siena une décoration subtile où, dès l’entrée, le visiteur découvre avec joie les premières fresques au décor floral des artistes peintres Rosatelier. Au rez-de-chaussée, l’ensemble se divise en trois espaces, dont deux pièces discrètes et tamisées qui ceignent la pièce principale. De là, nous pouvons emprunter un couloir qui nous ramène à un espace de restauration situé sous une verrière. La surprise est immense : qui aurait pu croire à une telle démesure ? À l’instar d’une forêt, l’espace se caractérise par une envolée d’oiseaux en laiton brossé, fabriquée en France par Créalum’in, qui vient compléter des bas-reliefs végétaux. Ces derniers font un joli clin d’œil à d’autres motifs végétaux dessinés sur les murs. Au sol, la moquette Pavot – décor iconique de la maison de Serge Gainsbourg, rue de Verneuil –, déclinée en terracotta et or, complète cet univers où luminosité et exubérance sont au rendez-vous. Nous sommes bel et bien quelque part entre la Toscane et Paris. Une moquette aux couleurs chaudes, des semblants de fenêtres en miroir vieilli, des banquettes frangées, des chaises en velours et des fauteuils en cannage, tous conçus avec soin par Bureau Lacroix.  De surprise en surprise. Continuons vers le premier étage, à travers des escaliers où trône sur leur battant une énorme sculpture de girafe de couleur sombre, mutée en mascotte des lieux. Arrivée en haut, découvrons ensemble un espace plus intime, une salle dinatoire privée pouvant accueillir une grande tablée. À Siena, les surprises se succèdent et ne se ressemblent point. Un couloir en miroir où s’égare le regard nous amène vers un autre espace où se trouve un bar. Même si plusieurs éléments restent les mêmes, c’est un univers différent qui s’offre à nos yeux, un monde nocturne aux lumières tamisées où les célébrités peuvent s’offrir un dîner, à l’abri des regards. Un coup de cœur pour la signalétique, aussi discrète que révélatrice, conçue à l’occasion par Bureau Lacroix, et soulignons que, grâce à l’expertise de MVP Production qui assure également le déroulement du chantier, les scénarios de son et de lumière ainsi que l’acoustique

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