Architecture remarquable
L’appartement Magellan, style, sensibilité et plus si affinités

© Francis Amiand
À Paris, dans le quartier des Champs-Élysées, non loin de la fameuse avenue Montaigne et de plusieurs musées singuliers, l’architecte d’intérieur Fabrice Juan a réaménagé un appartement qui occupe un étage entier d’un immeuble en pierre de taille. Les différentes pièces mettent en évidence des matières nobles ainsi qu’un univers qui respire l’élégance.
C’est un projet remarquable que Fabrice Juan a réalisé dans la capitale française. Un appartement d’une superficie de 280 m² entièrement repensé offrant aux propriétaires un lieu de vie à la fois fonctionnel et esthétique. « C’était un appartement qui était occupé par des bureaux.
Cet article est paru dans le nda #55 et sa consultation est réservée aux abonnés
À découvrir
Studio Briand & Berthereau, la qualité avant tout
Par Sipane Hoh, le 17 janvier 2024
Le Studio Briand & Berthereau, fondé en 2011 par Joran Briand et Arnaud Berthereau, est spécialisé dans le design d’espace, le design industriel et le design graphique. Le duo revendique une démarche créative frugale pour « faire le maximum avec le minimum ». Une constante que l’on trouve dans les diverses conceptions de différentes échelles que l’agence manie avec maîtrise. Ils sont huit à l’agence, comptant sur des profils d’architecte, architecte d’intérieur et designers. L’ambiance est décontractée mais productive et la qualité du projet est primordiale, peu importe son échelle. Le Studio Briand & Berthereau est une agence pluridisciplinaire qui est née un beau jour lorsque les chemins de Joran Briand et d’Arnaud Berthereau se sont croisés. Depuis, l’entente est parfaite, la structure grandit et diversifie ses services, le duo conçoit des objets, engendre des signalétiques et signe des intérieurs. Aujourd’hui, plusieurs projets d’hospitalité leur ont été confiés, les designers font tout leur possible pour apporter une réponse juste en concevant des espaces uniques et des pièces sur-mesure. Forts de leur expérience et conscients des possibilités qui leur sont offertes, le duo a ouvert une deuxième agence en Bretagne, non loin du large, dans des locaux où règne une grande frugalité. À la fois curieux, exigeants et regardant toujours loin, les deux designers ne cessent de créer, d’inventer, de proposer, bref, d’entreprendre. Le Jost Bordeaux, un clin d’œil pour l’univers musical Situé non loin de la gare TGV de Bordeaux Saint-Jean, dans un nouveau quartier en pleine ébullition, au sein d’un bâtiment neuf signé DATA, le Studio Briand & Berthereau vient de terminer l’architecture intérieure du Jost Hôtel. Il s’agit d’un projet complexe. En effet, le Jost Bordeaux, premier établissement de l’enseigne lifestyle développée par le Groupe Melt qui propose un nouveau concept hôtelier, a nécessité de la part de Briand & Berthereau beaucoup de recherches, une grande patience et de multiples créations d’espaces. Ce qui rend le projet intéressant, c’est la pluralité des propositions. Pas un étage comme un autre, des solutions multiples et des intérieurs de grande qualité, le tout complété par un cabaret, un restaurant et un rooftop. Le visiteur commence le voyage dans un lobby repensé tel un mur d’enceintes, puis découvre le restaurant au design chaleureux, fait une petite halte au besoin dans l’espace coworking aménagé ou se prélasse dans la piscine en rooftop avec vue sur Bordeaux. Conscient du potentiel du lieu, le Studio Briand & Berthereau s’est inspiré de l’univers de la musique qui a fait la renommée du quartier, pour proposer des éléments de déco issus de l’univers audio comme les tissus acoustiques, le bois perforé, les pièges à sons facettés. Tandis que le restaurant Solia propose une expérience immersive et gustative, le Lieu Chéri, qui dispose d’une entrée dédiée, se compose de deux espaces distincts. Le bar se distingue par ses alcôves acoustiques et ses banquettes alors que l’espace club propose une scène et des espaces salons. Les 98 chambres se déclinent en une quinzaine de catégories différentes. Entre les capsules chics, les dortoirs,

Sous le chaume, une école publique
Par Sipane Hoh, le 15 novembre 2023
Dans la commune de Saint-Pabu, l’agence d’architecture Guinée*Potin a réalisé une école publique et une salle multi-activités qui adoptent le lieu et se distinguent par ses diverses qualités environnementales. Située à 27 km au nord de Brest, la commune de Saint-Pabu se trouve sur la rive gauche de l’embouchure de l’aber dénommé Aber Benoît. C’est dans un contexte urbain peu dense et un environnement rural très caractéristique que l’on découvre le projet de l’école publique. Cette dernière a pris place sur un premier plateau, au niveau de l’entrée sud de l’espace Roz Avel et de la cantine actuelle. Quant à la salle de sport, elle s’implante sur un second palier situé plus haut sur le coteau, tandis que le troisième plateau est dédié à une zone de stationnement existante et une réserve foncière de la Mairie. La différenciation des programmes était donc une évidence pour les architectes qui ont profité du jeu de décalage du site pour implanter avec soin leur projet. Il suit le tracé d’une allée piétonne transversale qui dessine une épine dorsale sur un axe nord / sud et articule les programmes nouveaux mais aussi les équipements existants. L’école et la salle multi-activités sont implantées dans un contexte qui garde son âme, mis en exergue à travers des cheminements, des traverses et des allées. Ce projet, ancré dans son milieu, exprime la signature de l’agence Guinée*Potin dont la démarche consiste à relier avec adresse architecture et contexte. Trois entités en une L’ensemble puise ses sources dans la localité où il se trouve. En effet, la réalisation réinterprète de façon contemporaine les aspects vernaculaires du site. « Le talus, présent sous différentes formes sur le site et ses alentours, est une figure paysagère caractéristique du lieu. Le projet conserve ces talus parallèles à la pente, les prolonge et en crée de nouveaux pour structurer le terrain en différents plateaux, sur lesquels viennent se glisser les bâtiments » raconte l’architecte Hervé Potin, associé de Guinée*Potin. De même, la réalisation reprend les caractéristiques d’architectures traditionnelles des Abers en Bretagne comme le recours à des bâtiments distincts, les pignons fermés protecteurs, les couvertures à doubles pentes et les toitures en chaume. L’école est composée de trois longères qui abritent chacune une entité programmatique distincte. Tandis que les locaux de la maternelle se trouvent au nord, l’administration, les locaux techniques et la salle de motricité commune à la maternelle et à l’élémentaire sont placés au centre. Quant aux locaux élémentaires, ils sont abrités dans la longère donnant vers le sud. L’entrée de l’école présente des façades fermées aux vents et à la pluie offrant un portique évidé pour accueillir le public. Elle se situe au niveau du parvis qui se compose d’un premier espace clôturé sécurisé et d’un second ouvert qui assure la continuité avec l’allée pavée de béton balayé par sa matérialité, s’ouvrant vers l’entrée côté sud et sur la mairie en contrebas. Un espace agrémenté d’un arbre et aménagé de quelques assises offre un cadre agréable aux accompagnants à la sortie des classes. À noter

Un nouveau Mirador à Paris
Par Nat Lecuppre, le 2 juin 2025
Maud Caubet est une architecte incontournable d’aujourd’hui. L’architecte a fondé son agence Maud Caubet Architectes en 2006. Elle est chevalier des Arts et des Lettres (2023) et membre de l’Académie d’architecture (2022). Une architecture durable. Son écriture architecturale traduit l’art de vivre ensemble en alliant dans chacun de ses projets l’existant, l’environnement géographique, urbanistique, social et le côté intemporel. Ses réalisations permettent d’envisager plusieurs usages dans le temps. Pour elle, l’architecture est un moyen au service de l’humain, de la société, de son évolution. Tour Racine. En novembre dernier, Maud Caubet a livré la tour Racine dans le 12e arrondissement. Le maître d’ouvrage Alderan (SCI Ewok) lui a confié la réhabilitation d’une tour de 35 mètres qui était l’ancien siège de l’ONF. La tour Racine est juxtaposée à Sorbonne Nouvelle et trône dans un quartier résidentiel. Cet édifice construit en 1970 par les architectes Deschler, Thieulin et de Vigan était devenu obsolète. Avec Maud Caubet, il retrouve une nouvelle jeunesse. Sa superficie est de 6 081 m2. L’architecte a revu son architecture en lui apportant une nouvelle cime et des extensions. La tour était construite sur dalles et sans végétation. Le fil rouge du concept de Maud Caubet, qui aspire à toujours tisser des liens entre architecture, design et paysage, a été de redonner un sol fertile au site. Le jardin imaginé à l’origine est revisité en un palier terrassé. Les courbes des extensions du sous-sol au premier étage s’étendent dans une logique où la nature reprend place. Une toiture nourricière de 175 m2 chapote le bâtiment. Revisiter les sous-sols. Deux niveaux du parking sur cinq sont transformés pour devenir des espaces habitables lumineux. Un patio courbé de 12 mètres de profondeur a été créé. Il permet d’ouvrir de nouveaux espaces sur le jardin. La rampe du parking est réutilisée pour devenir un lieu atypique ouvrant sur le patio. La forme originelle du bâtiment est conservée. L’extension de Maud Caubet fait écho à celle-ci. Elle donne une note contemporaine en encerclant la tour et en contournant les arbres du jardin. Flexibilité des espaces. La conception de l’architecte a pris en compte l’évolution du site dans le temps. La programmation prévoit de multiples usages par la suite. En prévoyant de futurs usages possibles en amont, le coût des adaptations est minimisé. La configuration de la tour Racine se prête à de futures transformations. La trame des poteaux dalles est répétitive. Les circulations verticales favorisent une réversibilité des espaces. La tour peut offrir des services hôteliers, du coliving, des logements étudiants mais également des activités sportives et de services. Les extensions sur une double hauteur et la création d’une serre bioclimatique renforcent les déclinaisons d’usages divers. Ce nouveau mirador est un lieu de vie. On peut y vivre, y travailler, y étudier et s’y divertir tout en cultivant un jardin. Une signature architecturale. Maud Caubet a remplacé l’ancien attique du 10e étage par une charpente en bois pour créer une serre telle une couronne en verre. Celle-ci marque l’architecture de la tour et l’intègre dans son environnement. Elle abrite un café et une agriculture urbaine. Elle est accessible à tous les


