Architecture remarquable
L’appartement Magellan, style, sensibilité et plus si affinités
© Francis Amiand
À Paris, dans le quartier des Champs-Élysées, non loin de la fameuse avenue Montaigne et de plusieurs musées singuliers, l’architecte d’intérieur Fabrice Juan a réaménagé un appartement qui occupe un étage entier d’un immeuble en pierre de taille. Les différentes pièces mettent en évidence des matières nobles ainsi qu’un univers qui respire l’élégance.
C’est un projet remarquable que Fabrice Juan a réalisé dans la capitale française. Un appartement d’une superficie de 280 m² entièrement repensé offrant aux propriétaires un lieu de vie à la fois fonctionnel et esthétique. « C’était un appartement qui était occupé par des bureaux.
Cet article est paru dans le nda #55 et sa consultation est réservée aux abonnés
À découvrir
L’Hôtel de Broglie entame une nouvelle vie
Par Sipane Hoh, le 25 novembre 2024
C’est un lieu parisien remarquable qui vient de connaître une transformation de grande envergure signée AIA Life Designers. Il s’agit de l’Hôtel de Broglie où sont situés des bureaux des députés de l’Assemblée nationale. Entre patrimoine historique et exigences actuelles, l’intérieur se réveille. Moderniser l’Hôtel de Broglie, c’est un peu comme rénover un tableau de maître. Cela nécessite de la patience, de la persévérance, une grande maîtrise et des idées pointues. Un travail de longue haleine que l’agence d’architecture reconnue AIA Life Designers a accompli pour garantir aux usagers des espaces de travail optimisés correspondant aux normes actuelles et adaptés à notre ère. L’ensemble immobilier, composé de trois entités, résulte de constructions réparties sur trois siècles. En effet, depuis son édification initiale, l’Hôtel de Broglie a connu diverses transformations. C’est cette hétérogénéité qui a constitué le point de départ de son renouveau. La réhabilitation lourde a été menée avec une grande ponctualité et a relevé plusieurs défis. Les façades et toitures de la partie ancienne, inscrite aux Monuments historiques, ont été habilement restaurées en collaboration étroite avec l’atelier Deshoulières Jeanneau. L’ensemble a surtout subi une grande refonte pour tout ce qui concerne la reprise structurelle, la réparation des plafonds, la charpente, la répartition des flux, l’amélioration thermique et acoustique, une multitude d’interventions ponctuelles invisibles qui viennent parfaire un tel monument sans altérer son histoire. Les architectes ont accordé une attention particulière à la restauration des décors, à la mise en conformité des salles, à la réhabilitation des intérieurs pour offrir des espaces de travail ergonomiques et fonctionnels tout en conservant l’équilibre général d’un patrimoine historique. L’architecte Frédéric Nantois souligne que la réhabilitation de l’Hôtel de Broglie, qui a duré trois ans, constitue une mission complète. Elle a été menée par AIA Life Designers de la phase diagnostic jusqu’à l’exécution. Soulignons que les équipes d’architecture d’intérieur de l’agence ont accompagné la maîtrise d’ouvrage dans le dessin du mobilier, de la signalétique ainsi que dans la sélection des ambiances. Meryl Zieba précise que le choix des couleurs a été circonstancié, il fallait innover avec sobriété tout en gardant à l’esprit l’histoire du lieu. Plusieurs éléments architecturaux comme les cheminées et les moulures ont été restaurés et gardés en tant que témoins d’un passé révolu mais toujours présent. De même, le travail sur les arches et leur déclinaison contemporaine apporte, selon l’architecte, plus de douceur tout en rappelant le passé. Conscients de l’exigence que nécessite l’exercice de la rénovation patrimoniale depuis leur intervention sur la transformation de l’emblématique Hôtel-Dieu de Lyon, les architectes ont su puiser dans le passé, tout en s’inscrivant dans le futur. Frédéric Nantois donne l’exemple d’un morceau de plafond qui a révélé, à la suite des travaux, une peinture d’époque : une portion laissée telle quelle qui servira probablement un jour de prétexte pour continuer les recherches. La cour d’honneur et le jardin ont également eu leur lot de rénovation, et disposent d’une nouvelle existence. En proposant un environnement de travail optimal pour les usagers, l’architecture garde son lustre et s’offre le remodelage qui lui était nécessaire.
Rencontre avec Sophie Athanase et Vincent Maury, associés de Studios Architecture
Par Nat Lecuppre, le 23 mai 2025
Face au savoir-faire et à l’expertise de Studios pour créer des univers de workplace exceptionnels, nous avons rencontré deux associés pour recueillir leur vision. Nda : Qu’est-ce que la réversibilité ? Sophie Athanase : C’est la capacité de changer l’usage d’un bâtiment sans opérer d’importants travaux de transformation. Le meilleur exemple est l’immeuble haussmannien, qui a la capacité d’accueillir une grande variété de programmes. Changer l’usage d’un bâtiment est une pratique aussi ancienne que l’architecture, mais le phénomène s’est accéléré au XXe siècle, quand les villes furent constituées, pour les faire évoluer. Pendant longtemps, les transformations s’opéraient de manière brutale pour répondre à un besoin ponctuel mais sans se projeter véritablement sur le long terme. Aujourd’hui, face à l’urgence climatique, un changement de paradigme s’impose pour rompre avec les modèles du passé et penser l’architecture sur le temps long avec des ressources limitées. Vincent Maury : Désormais, nous anticipons la réversibilité et l’intégrons dès la phase de conception pour permettre aux bâtiments de s’adapter dans le futur à différents usages de manière souple, en minimisant les travaux et donc les coûts et l’impact environnemental des futures transformations. Nda : Est-ce que tout est réversible ? S.A. : Non. En réversibilité, on pense d’abord noyau et façade, mais aussi profondeur de plateaux et accès à la lumière. La distribution et l’évacuation des espaces nécessitent aussi des approches très différentes notamment en matière de réglementation incendie. Toutes ces questions peuvent être un frein à la transformation de bureaux en logements par exemple. Pour autant, toutes ces contraintes nous poussent à être plus créatifs pour apporter les solutions architecturales qui vont rendre les sites évolutifs. En témoignent la transformation de la Tour Paris Lyon de bureaux en hôtel, ou encore l’ancien central téléphonique de la rue Laborde en espace de travail moderne et sophistiqué pour l’Atelier Covivio. V.M. : Penser la réversibilité d’un bâtiment et notamment en restructuration, c’est aussi l’opportunité d’apporter des réponses atypiques, de réfléchir différemment sur un programme, d’aller sur des solutions non standardisées. Après, cela devient une équation pour que le programme proposé rencontre un modèle économique qui fonctionne. Nda : Comment se conçoit la réversibilité ? S.A. : Notre expertise auprès des utilisateurs nous nourrit dans ce sens pour apporter des réponses pertinentes et pérennes qui intègrent une réflexion sur les usages et leurs évolutions. En témoigne la révolution du bureau post-covid. Nous avons vu concrètement les espaces de bureaux rétrécir ces dernières années tout en s’ouvrant à leurs quartiers. C’est riche d’enseignements pour imaginer la ville de demain et anticiper les évolutions des bâtiments, avec des socles très flexibles et ouverts sur la rue, qui pourront accueillir plusieurs usages. À toutes les échelles, l’architecture se transforme pour offrir de la flexibilité, la transition climatique nous le demande. Nous ne sommes plus dans des solutions figées mais dans une conception architecturale plus durable, capable de muter avec son temps et avec son environnement. V.M. : La réversibilité n’est pas un exercice théorique. Elle ne se conçoit pas seulement de manière technique à l’échelle du bâtiment. Quand on parle d’usage et de destinations, on interroge la mixité fonctionnelle des villes et des territoires. La réflexion doit
Ça « shake » pas mal à Lille !
Par Nat Lecuppre, le 11 mars 2025
L’offre hôtelière se développe énormément à Lille. Dernièrement, un projet hybride d’envergure appelé Shake et signé de l’architecte Philippe Chiambaretta a vu le jour. ShAKe est un écosystème réparti sur 33 500 m2. Il comprend des immeubles de bureaux, des espaces verts, de coworking, des commerces, une salle de sport, une crèche, des restaurants, un rooftop, mais également une offre hôtelière avec Edgar Suites. Ce projet est adapté à la vie urbaine actuelle et aux nouveaux modes de travail. Edgar Suites est exploitant d’appart’hôtels haut de gamme. Mais en 2016, lors de sa création, c’est avant tout une histoire de trois amis, Xavier, Grégoire et Maxime. Ces derniers décident de réinventer l’offre de l’appart’hôtel vieillissante. Leur concept est de proposer des lieux urbains, engagés, conviviaux tout en favorisant le développement local. En juillet, Edgar Suites a ouvert sa deuxième résidence à Lille. C’est au sein du quartier d’Euralille, dans l’ancien hôtel Faidherbe qu’elle se situe. Installée au quatrième étage du bâtiment, la résidence bénéficie de la mutualisation des espaces et des services. Edgar Suites dispose d’appartements de 30 à 75 m2 équivalant à 21 chambres d’hôtel. La décoration intérieure des appartements est signée du co-fondateur et directeur artistique d’Edgar Suites, Maxime Benoît. Son choix décoratif est urbain, chaleureux et coloré. Il souhaitait retranscrire dans chaque détail les courbes et la dynamique du bâtiment. Des éléments comme les têtes de lits sont réalisés sur mesure et rappellent la forme arrondie du site. Des banquettes et des tables basses conçues par Ligne Roset complètent le décor. Les appartements sont peints par l’artiste Flavien de Marigny, qui a choisi une palette lumineuse et colorée composée de nuances d’orange et de jaune pour animer les espaces. L’atmosphère est lumineuse et conviviale. La façade entièrement vitrée laisse entrer la lumière naturelle qui renforce le bien-être des résidents. Le site est labellisé BREEAM Excellent et Label Effinergie+. Lille peut se réjouir d’une telle opportunité hôtelière, car elle est à l’image des attentes d’aujourd’hui et n’a pas fini de se développer.