Architecture, l'esprit du lieu

Ligne Roset Contract, RF Studio et Accor, un trio gagnant

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Par Sipane Hoh, le 27 mai 2024.
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© Amaury Laparra

Ligne Roset Contract, en collaboration avec le designer Ramy Fischler (RF Studio), a créé un nouveau concept qui incarne la nouvelle stratégie design de la marque hôtelière Novotel, apportant dans la chambre un mobilier contemporain et un design de qualité, sans oublier la durabilité qui est mise au cœur même de la conception.

« Le sujet était passionnant, c’était un vrai challenge, l’idée était de réinventer les chambres d’hôtel pour une marque révolutionnaire qui a traversé les générations, non pas à l’échelle décorative mais à l’échelle du design industriel, avec une capacité à réinventer car le modèle existant a perdu avec les années sa dimension d’innovation, alors que Novotel reste la plus grande chaîne hôtelière du monde », souligne Ramy Fischler, designer et fondateur de l’agence RF Studio, qui a œuvré sur différents projets hôteliers du Groupe Accor, dont les nouveaux concepts design de la marque Novotel.

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    RF Studio

    3, rue Béranger

    93500 Pantin

    www.rfstudio.fr

    Tél : +33 (0)1 42 46 70 26

    Novotel Paris Orly Rungis

    1, rue du Pont des Halles

    94150 Rungis

    www.all.accor.com

    Tél. : +33 (0)1 45 12 44 12

    Ligne Roset Contract

    25, rue du Faubourg Saint-Antoine

    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 40 01 00 05

    www.ligne-roset-contracts.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Jeune pousse montante : Juliette Breton

    Par Nat Lecuppre, le 15 novembre 2024
    L’architecte d’intérieur Juliette Breton, diplômée de l’ESAM Design et de Sciences Po Paris et d’une maîtrise d’Économie, peut concevoir dans sa globalité un projet d’architecture d’intérieur, de décoration, d’aménagement paysager et de création de mobilier. Tout récemment, Juliette Breton a imaginé des bureaux sur-mesure situés à Paris, rue Lafayette, dans le IXe arrondissement. On peut déjà affirmer que l’architecte d’intérieur a une griffe. Tous ses projets sont harmonieux et renforcent le bien-être au travers la sélection de matériaux naturels, de fonctionnalité, des coloris, de l’éclairage et du mobilier. Après une écoute des besoins et des attentes de ses clients, Juliette Breton conçoit des espaces avec une âme qui leur correspondent. Chaque configuration des lieux est prise en compte. L’architecte conjugue esthétisme et le côté fonctionnel. J’attache une importance particulière à l’harmonie, les belles matières, les lignes apaisantes, les matériaux bruts et naturels, la sobriété, les couleurs douces et poudrées, le vert-bleu, l’indigo, la fonctionnalité et la fluidité des espaces. Juliette Breton Projet de bureaux Paris IX. Pour la conception des bureaux de ce projet, il fallait des lieux chaleureux, esthétiques, confortables et conviviaux. Ils sont destinés à des collaborateurs d’une agence de conseil et de communication qui ont des horaires hors normes. Les demandes du client étaient d’avoir de grands bureaux, une salle de réunion agréable, une zone salon lounge et un espace reprographie. Les difficultés, pour Juliette Breton, furent la superficie. En fait, les lieux ne font que 40 m2. Il a fallu jouer avec les configurations et de solutions ingénieuses pour répondre aux attentes du client. Un panneau par exemple masque la zone imprimerie reprographie, pour plus de fluidité et de fonctionnalité. Ce dernier est en Varian qui est un matériau composite biosourcé à base de lin et de résine naturelle. Juliette Breton a réalisé sur mesure deux bureaux en marbre vert du Guatemala et avec un piètement en fer effet canon de fusil. Quant à la bibliothèque, elle est en médium peint. Afin de procurer plus de singularité aux espaces, une attention particulière est portée au choix du mobilier. On trouve des chaises de bureaux, une table basse en marbre vert et métal de House Doctor, des étagères en métal doré de Musa, un canapé, un divan en velours et cinq miroirs muraux argentés de Broste Copenhagen, des poufs en velours de La Redoute, une console en métal noir, des rideaux en lin, deux tapis en laine, des chaises de AMPM, une table de réunion Menu et du papier peint dans la salle de réunion de chez Bien Fait. Pour le mobilier extérieur de jardin, on a une table et des chaises Fermob. Importance de l’éclairage. Afin de renforcer la luminosité des spots au plafond, Juliette Breton opte pour des suspensions en laiton de chez House Doctor qui apportent un éclairage plus chaud (2700K). Au-dessus des bureaux sont placés les modèles Bolle de Gallotti & Radice en verre soufflé et laiton bruni. Ces luminaires soulignent l’élégance des lieux et s’harmonisent avec les bureaux. Avec son concept et son savoir-faire grandissant, Juliette Breton a su répondre aux attentes de son client. Tirons notre révérence pour ce projet car il est
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    La Tour d’Argent regarde vers le futur

    Par Sipane Hoh, le 11 décembre 2024
    Bien plus qu’un bâtiment emblématique, il s’agit d’une institution qui a participé au rayon­nement du raffinement et de la gastronomie française dans le monde. Métamorphoser l’intérieur d’un tel totem sans changer l’âme des lieux est une gageure relevée avec brio par l’architecte Franklin Azzi, qui a été épaulé par de talentueux artisans. Une nouvelle époque s’ouvre à La Tour d’Argent. La dernière transformation date de 1936. Depuis sa fondation en 1586, l’établissement n’avait pas connu pareil chamboulement. Et pourtant, après un peu plus d’un an de travaux, La Tour d’Argent arbore avec fierté ses beaux atours, qui croisent avec une grande délicatesse tradition et création. Néanmoins, l’élégance reste le maître mot d’une architecture qui a traversé les années et qui s’apprête aujourd’hui à écrire une nouvelle histoire tout en perpétuant un savoir-faire recherché dont elle est la légataire. Pour cette transformation titanesque, il fallait un bâtisseur rompu à ce genre d’exercice, le choix de Franklin Azzi n’était pas anodin, il s’agit d’un architecte reconnu pour ses réhabilitations de différentes typologies réalisées en France et à l’international. Mais ce n’était pas tout, pour accomplir cette tâche complexe qui consistait à repenser l’intérieur, transformer les divers espaces et remettre l’entièreté du bâtiment aux normes actuelles, il a fallu mobiliser dix-sept entreprises et des centaines d’artisans issus de plusieurs corps de métiers. Soulignons que les entreprises françaises ont été sollicitées en priorité. L’ampleur du chantier et la diversité des interventions nécessaires ont représenté un défi de taille, relevé grâce à la coordination efficace des équipes, leur engagement constant et la vision globale de Franklin Azzi. L’architecte a travaillé en étroite collaboration avec André Terrail, directeur de la Tour d’Argent, et ses équipes pour saisir l’ADN de l’établissement et préserver son essence tout en lui insufflant une écriture contemporaine. Le résultat est un subtil dialogue entre le passé et le présent, l’univers traditionnel et le monde actuel, les spécificités et empreintes qui ont fait la renommée de l’établissement et les petites touches actuelles marqueurs d’avenir. Au 15, quai de la Tournelle, le visiteur entame à chaque étage un voyage à part entière. Commençons par le vestibule et son lustre majestueux qui interpelle avec ses lignes contemporaines faisant un joli clin d’œil à la tradition. Il s’agit d’un objet imaginé entièrement par Franklin Azzi, crocheté à six anneaux d’acier chromé et composé de 277 pampilles de verre éclairées au néon, un ensemble entre style Art déco et esprit industriel dont les fils électriques ­apparents garantissent un formidable panachage de genres. Les murs de cette entrée remarquable sont ornés d’un tableau en marqueterie de paille signé de la peintre et sculptrice Pauline Guerrier faisant écho à l’ambiance boisée du Bar des Maillets d’Argent. C’est dans celui-ci que le visiteur peut déguster les plus prestigieuses bouteilles de la cave. C’est un espace raffiné dont les boiseries en chêne et les fauteuils verts ainsi que le comptoir long fabriqué sur mesure rappellent les bars anglais. Il s’agit d’un clin d’œil à Claude Terrail, père de l’actuel propriétaire, André Terrail, passionné de polo qui fut l’heureux vainqueur avec son équipe de quatre Opens de Paris. Quant
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    Archaïsme et brutalisme sur la cène berlinoise

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    Conçue en pleine pandémie, la « cénographie » imaginée par le Studio Vaust pour le Jigi Poke – « faste-food » hawaïen en plein Mitte berlinois – fait preuve d’un dépouillement semblant invoquer « l’essence des choses » si chère à Brancusi ! Le studio créé en 2018 par David Kosock et Jœrn Scheipers embrasse sans hiérarchie l’architecture intérieure, le design d’objet et la direction artistique. Ils défendent une esthétique vibrante et brutaliste dont les juxtapositions inattendues font la part belle aux matériaux naturels ou industriels peu onéreux. Faim du monde ? Imaginer un lieu de partage culinaire exotique en plein confinement urbain, à l’heure où certains envisageaient déjà la fin de notre monde, tenait du paradoxe. Alors pourquoi ne pas étendre la distanciation physique, alors de mise, à l’imaginaire indigène ? Seule une très belle photographie noir et blanc d’un pêcheur polynésien assis sur un rocher « épuise » le cliché ! Si les plats proposés font l’éloge du nomadisme, le mobilier se l’interdit. Investissant la proue de ce pas de porte laissée brute de décoffrage, deux longues et larges tables en béton toutes aussi inamovibles que les blocs de pierre brute juste dégrossis faisant office de tabourets constituent un cénacle sanitaire. Quelques plots de bois à peine équarris ou sommairement taillés complètent les assises. Même les grands rideaux de lin immaculés suspendus à leurs tringles cintrées partitionnant l’espace, l’enduit ton pierre des murs ou le béton ciré du sol confèrent au lieu des allures de l’atelier de Constantin Brancusi dont les socles auraient été dépouillés de leur sculpture, à l’exception de l’étrange roche pivotant en lévitation dans la vitrine à l’angle de Rosenthaler et Linien Strasse ! C’est d’ailleurs elle qui constitue l’identité visuelle du restaurant. La dérive des condiments. Deux parallélépipèdes d’inox, dont la dérive semble être contenue par une angulaire cale en béton coulé comme en partie dévorée par les assauts climatiques, tiennent lieux de pôles commande et préparation des bowls et autres mets figurant sur la carte imprimée sur la paroi derrière la caisse. Juste un vitrage sépare le cuisinier de la clientèle. Le dais du faux-plafond intégrant l’éclairage et dissimulant partiellement l’enchevêtrement des gaines d’extraction théâtralise son aire de travail. Né de peurs ancestrales, de la hantise de l’invisible, ce décor de paradis perdu et aride suscite paradoxalement un sensuel et gourmand frisson mystique !

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