Architecture un lieu

Quand architectes et clients partagent le même ADN

Par Nat Lecuppre, le 20 octobre 2023.
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© Vincent Leroux

La Maison Rouvenat a fait appel à l’agence d’architecture Atelier du Pont pour concevoir son showroom au 416, rue Saint-Honoré à Paris.

Les architectes et la maison partagent les mêmes valeurs : la circularité, l’artisanat et le réemploi. Ces points communs font que les lieux réalisés sont uniques, en fond de cour de style Eiffel, derrière des vitrines d’époques.

Les espaces intérieurs sont délimités par des tapis en soie végétale, fabriqués pour les lieux. Les choix de coloris et de matières sont chauds et naturels. On trouve du terracotta, du curry, du nude, se mariant parfaitement avec le bois, la laine et le laiton.

Une mise en scène pour valoriser les lieux

Les stèles exposent des bustes ou des vitrines réalisées sur-mesure. Les sculptures sont faites à la main. Moulées dans le plâtre, elles sont un clin d’œil à la renaissance de la marque.

Les anciennes consoles et comptoirs d’exposition en chêne ont été rénovés et transformés pour présenter les bijoux.

Une imposante porte vitrée sépare l’espace de vente et les bureaux. Pour la fabriquer, les architectes ont fait restaurer et assembler de vieilles portes-fenêtres de la Belle Époque en provenance du Sud-Ouest de la France. Le parti pris de l’Atelier du Pont est de laisser les murs blancs avec des cimaises d’accrochage.

Il est à noter que les lieux peuvent accueillir des expositions et des événements.

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    Atelier du Pont

    9, impasse Lamier

    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 33 24 10

    www.atelierdupont.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    Urbanisme

    Issy Cœur de Ville, quand le cœur d’Issy bat à nouveau

    Par Sipane Hoh, le 17 juillet 2023
    La Ville d’Issy-les-Moulineaux, Altarea, l’agence d’architecture Valode & Pistre Architectes avec le soutien et l’aide de leurs partenaires ont réussi à ­remanier un morceau de ville fermé sur lui-même pour en faire un nouveau quartier exemplaire. C’est sur le site de l’ancien Centre national d’études des télécommunications (CNET) de France Télécom, pourtant situé au cœur de la commune d’Issy-les-Moulineaux, que le nouveau quartier prend place. En effet, en 2016, la Ville d’Issy-les-Moulineaux a lancé une consultation pour repenser cette fraction de ville de trois hectares, proche des transports et de Paris. Le projet gagnant proposait un véritable renouvellement urbain intégrant des logements, des bureaux, des commerces et plusieurs équipements publics, un ensemble censé redynamiser toute une zone jusque-là dépourvue d’animation. Une gageure qui a fait l’objet de six ans de travaux et d’un investissement d’un milliard d’euros pour un résultat enchanteur. « Ce projet s’inscrit pleinement dans la dynamique urbaine innovante que nous menons depuis plusieurs années. Conçu par et pour les Isséens dans une démarche de concertation, il favorise leur bien-être et le développement économique et social de notre centre-ville » souligne André Santini, maire d’Issy-les-Moulineaux et vice-président de la Métropole du Grand Paris. Issy cœur de ville répond entièrement aux différentes attentes exprimées des habitants qui ont été largement consultés. Entièrement piétonnier, abondamment végétalisé et desservi par les mobilités douces, il favorise le lien social et réunit tous les services urbains à l’échelle d’un quartier. Tandis que l’espace public invite les usagers à se promener, la végétation ambiante et l’orientation des bâtiments assurent la régulation de la température. Tout a été pensé pour le bien-être des habitants. « Ce projet de nouveau quartier a été conçu pour répondre aux aspirations les plus ancrées dans notre société et en premier lieu celle d’une relation renouvelée avec la nature » déclare de son côté Denis Valode, l’un des fondateurs de l’agence d’architecture Valode & Pistre, aux références internationalement reconnues. Selon les exigences des habitants, la nature est donc de retour au sein du quartier tertiaire d’autrefois, à travers des constructions qui se pelotonnent autour d’un nouveau parc constitué d’un îlot piétonnier et végétalisé. L’ensemble entretient des liens étroits avec le reste de la ville via plusieurs portes urbaines. Comme une agora au milieu de la cité, le nouveau quartier respire dynamisme et vitalité. Le parc présente un cheminement savant et des sols minéraux et végétalisés. Soulignons le travail minutieux de l’agence de paysage Raphia gérée par le paysagiste Marc Littot. Les constructions, grâce à leur configuration et leurs articulations, nous font oublier toute notion de densité. Issy cœur de ville constitue un heureux retour vers la nature. Habiter, travailler et vivre à Issy Cœur de Ville Aujourd’hui, habiter dans le nouveau quartier d’Issy-les-Moulineaux, c’est habiter au cœur de la commune dans l’un des immeubles à l’orientation étudiée, aux grands balcons et aux généreuses terrasses végétalisées, aux espaces partagés réservables pour pratiquer du sport en salle ou accueillir famille ou amis. C’est aussi demeurer dans la résidence séniors aux nombreux atouts comme sa localisation, son environnement sécurisé, son
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    Architecture un lieu

    Quand Outsign réenchante les lieux avec philosophie

    Par Nat Lecuppre, le 12 juin 2024
    Depuis ces dernières années, les enjeux climatiques sont omniprésents dans notre vie personnelle et professionnelle. Il est devenu impératif d’agir et de se mobiliser. Chacun est concerné et devient acteur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, etc. Les architectes conscients de la gravité de ce sujet mettent au cœur de leurs projets l’engagement de développement durable. Un des acteurs les plus actifs et créatifs sur ce point est l’agence Outsign. L’agence d’architecture et de design Outsign pousse au maximum son expertise autour de l’économie circulaire. Elle essaie de proposer des concepts qui minimisent les déchets, maximisent les ressources avec toujours autant de créativité. Ce positionnement fort à un impact sur la méthodologie d’un concept. Tout est pensé pour que les projets soient qualitatifs et porteurs de sens. Une philosophie engagée. Outsign mène sa réflexion sur trois principes fondamentaux. À savoir, sur la conception de produits durables et réutilisables, le recyclage des matériaux et la régénération de l’écosystème (déchets organiques utilisés pour les sols…). Il s’agit de choisir les bons matériaux pour les bons espaces. Les projets doivent être pensés pour durer. L’impact des matériaux sur leur environnement doit être pris en compte. Les architectes priment l’épure et le fonctionnel, l’efficacité et l’utilisation « intelligente ». Un des projets qui caractérisent au mieux le travail d’Outsign dans ce domaine est Topaz. La réflexion RSE pour ce projet de bureaux de plus de 15 000 m2 doit servir d’exemple pour les projets d’architecture à venir. La Société de la Tour Eiffel, propriétaire de l’immeuble Topaz à Vélizy-Villacoublay (78), a confié à Outsign la réhabilitation et revalorisation de 5 270 m2 d’espaces communs. Les équipes Outsign ont primé la déconstruction sélective, le réemploi, la réutilisation et le recyclage des matériaux tout en faisant du sourcing de matériaux made in France / Europe. Le concept des architectes met tout en œuvre pour offrir une véritable expérience de travail à l’usager. Les espaces de vie sont redessinés. L’accès à la cafétéria permet une restauration rapide. Des alcôves sont installées dans celle-ci et dans le RIE pour favoriser le travail informel, et ce dans des conditions plus confortables. Un accès terrasse est créé ainsi qu’un coin détente avec un lounge et un babyfoot. Les espaces communs. Deux halls d’entrée (2 275 m2), une cafétéria (160 m2), un RIE, une terrasse, un dégagement et les paliers constituent les espaces communs. Pour renforcer le confort acoustique, de nouveaux faux-plafonds sont installés. Du mobilier est dessiné sur mesure (banque d’accueil, tables hautes, bar, alcôves, banquettes). Réutilisation des matériaux. Au RIE, on trouve beaucoup de matériaux réemployés et upcyclés. On a la faïence et le carrelage de fin de chantier pour sa terrasse, du bois MDF mélaminé réemployé pour le meuble sur mesure, des mobiliers éco-responsables (tabourets, chaises, suspensions lumineuses), des panneaux acoustiques en feutrine et plastique recyclé, des patères à partir de poignées de porte, des tables en volants de badminton. Une peinture à base d’algue Algo est utilisée. À la cafétéria, le sol est repris par un carrelage effet bois. Les panneaux acoustiques en fibres de bois minéralisées remplacent le faux-plafond. Les meubles sont fabriqués sur mesure (bar, tables, espace
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    L'événement

    Dans le labyrinthe du design 80

    Par Anne-Marie Fèvre, le 22 juin 2023
    Expositions et livres se bousculent pour célébrer la décennie qui a redéfini le design, de Nestor Perkal, Philippe Stark à Martin Szekely… Retour sur des carambolages foisonnants. Il y a toujours eu de sempiternels engouements pour le passé ! La nostalgie cette fois s’empare des années quatre-vingt, temps revisités comme légers, démocratiques, libres. Elles ont certes marqué la fin des dogmes idéologiques, ouvrant à la «complexité» du monde théorisée par Edgar Morin. C’est vrai qu’elles ont été exubérantes et festives ! Cependant ces années furent aussi mal aimées : années fric, frime, clip, pub, look, coke… Années fastes aussi de l’État partenaire de la culture, mais apparition du relativisme culturel, de l’individualisme, du libéralisme, de l’ultra-starisation, de la communication. «On nous Claudia Schiffer» chantera plus tard Souchon en guise de bilan en 1993. Cet «âge d’or» fut en plus percuté par le Sida, les SDF, Tchernobyl… Mais en 2022, période de toutes les sobriétés et angoisses, ces eigthies sont revues comme une extravagante embellie qui fait envie, chantée par Chagrin d’amour : «Chacun fait, fait, fait, C’qui lui plaît, plaît, plaît…» C’est particulièrement du côté des musées, galeries de design et de l’édition que le design fait un grand retour. Car à l’époque, redéfini, il explose. Le mot est enfin utilisé en France. Il est représenté par une star populaire, Philippe Starck, l’objet aussi quotidien que sa brosse à dents s’arrache en 1989 1. Nestor Perkal, un éclaireur Passons d’abord à Bordeaux. Au Musée des Arts Décoratifs (Madd), Nestor Perkal a été présenté en « éclaireur » jusqu’au 8 janvier, lui qui a si bien saisi cette période 2. Et cela tombe à pic, une première biographie lui est consacrée chez Norma 3 (voir encadré). Sa naissance en 1951 en Argentine, sa formation d’architecte à Buenos Aires, sa passion pour l’art cinétique, ses voyages d’Amérique du Sud à l’Italie… ont esquissé l’identité de l’homme qui arrive à Paris en 1982. «Éclaireur» donc car dès son arrivée, il expose, dans ses galeries près de Beaubourg et puis du Marais, les meubles et objets du mouvement milanais Memphis, puis ceux de jeunes créateurs comme Javier Mariscal, Nathalie Du Pasquier, George Sowden… L’exposition est introduite par ce talent de découvreur. Se dressent ensuite quelques-uns de ses meubles noirs, dont le bureau Azul qui fera reconnaître son travail de designer. Avec les pièces réjouissantes d’Algorithme, maison d’édition créée en 1987 autour du métal argenté, c’est en directeur artistique qu’il convie d’autres designers à innover. L’exposition opère un choix rigoureux d’œuvres parlantes. À chaque fois, une nouvelle pièce confirme la passion de Perkal pour les techniques artisanales. Il se penche sur bien des matériaux – cuir, verre, bois, tissus, miroir. En 1992, il collabore avec Lou Fagotin pour la collection Les Rivières. Où il ravive la tradition des feuillardiers, de la Creuse au Périgord, en clouant entre elles de simples branches de châtaignier. Toujours passeur, à Limoges, il dirige le CRAFT (Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre) de 1992 jusqu’en 2009. Avec lui, artistes et designers

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